Parmi les découvertes du mois

Parmi les découvertes du mois

Les comptes publics de l’ancien régime ont l’avantage de nous faire découvrir des pratiques intéressantes. Ainsi en 1450, soit à l’extrême fin de la guerre de Cent Ans, le vicomte (qui correspondrait un peu à un sous-préfet d’aujourd’hui) rétribue assez bien la capture de certains animaux nuisibles ou dangereux. Ainsi un habitant de Pressagny nommé Jean Le Tellier reçoit 10 sols pour deux grands aigles prêts à voler, pris au nid en forêt de Vernon. Pierre Le Barbe reçoit du vicomte de Gisors 15 sols pour un loup et une louve pleine. Toute conversion en euros est illusoire, mais une comparaison peut être tentée avec le prix de certaines denrées à pareille époque. Ainsi, le chapon était à environ deux sols ou un peu moins. La géline se négociait de un à deux sols et la centaine d’œufs autour d’un sol.

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Curieux voyage pour six acres de terre au cours du XIV° siècle…

En dépouillant le volume 19 j’ai trouvé ces lettres de Charles V datées du 9 mai 1365 qui concluent une affaire manifestement plus ancienne. En voici la synthèse : Lettres (Paris) par lesquelles Charles V enjoint aux gens des comptes de délivrer moyennant 100 livres à Guillaume du VAL son sergent d’armes, à Raoulin du VAL son fils et à sa femme héritière en tout ou partie de + Vincent de QUEVILLY vivant interdit par justice de l’administration de ses biens comme ydiote personne, 6 acres de près assis au bailliage de Rouen vendues par led. Quevilly nonobstant son interdiction à + Vincent du HOMME lors officier du Roi pour 100 écus ou environ, lesquelles 6 acres après la mort du dit Vincent furent mises en la main du Roi ainsi que d’autres héritages en raison des dettes dud. Vincent envers led. Roi. Puis le Roi les a baillées à + Guillaume de BRUVAL lequel les donna en mariage à une sienne fille, femme de Mathieu du BOSC et qui en dernier lieu avaient été remises en la main du Roi par sesd. gens des comptes quoi que led sgr Roi par autres lettres avait déjà enjoint au vicomte de Rouen de les faire délivrer auxd. du Val moyennant la somme de cent écus.

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Grâce à dom Lenoir, nous savons qu’il y avait maison close à Avranches sous le règne de François I

Grâce à dom Lenoir, nous savons qu’il y avait maison close à Avranches sous le règne de François I

La Chambre des comptes connaît aussi des affaires de proxénétisme par sergents interposés. La mère maquerelle s’appelle Michèle Belliard, mais tout le monde l’appelle La Belliarde ! Sa maison et taverne n’est pas inconnue des autorités ; elle se trouve apparemment place du marché. Probablement ferme-t-on les yeux tant que les transactions sexuelles sont… discrètes. Mais en l’espèce, ce ne fut pas le cas et on ne badine pas avec le détournement de mineures. Le lieutenant d’Avranches pour faire rétribuer ses sergents et les personnels d’escorte chargés de transférer tout ce petit monde à Rouen devait avoir le feu vert des gens des comptes, d’où ce mandement du 2 août 1516. Mandement d’Amaury Le Routier, lieutenant à Avranches, enjoignant au vicomte de payer 54 £ 9 s à Richard LE SAULT et Thomas AUMONT sergents du Roi, gens à cheval et à leurs aides gens de pied pour avoir transféré de la prison d’Avranches à la conciergerie de Rouen Michelle LA BELLIARDE accusée d’avoir puis naguères vendu ou este cause de faire prendre en plein marché aud lieu d’Avranches par un nommé Louis de MARCILLION dit de La Regnauldière, de la garnison ou morte paye de la place de Tombellayne, une jeune demoiselle fille de + Jacques LA VIELLE, et icelle par lui menée à force et contre sa vollenté en une maison et taverne étant près led marché à intention d’en faire à son plaisir

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